Monday, October 31, 2011

Cheikha Rabia Live


CHEIKHA RABIA Live from Dinamyte on Vimeo.

Here's what Amazon.Fr says about Cheikha Rabia, regarding her 2007 release, Liberti:


En ce temps-là, le long des plaines riches en vignobles de l'Oranie, la vie n'était pas si belle, mais le soleil était plus brûlant qu'aujourd'hui. Le jour, des troubadours, sous une chaleur accablante et une poussière âcre, hantaient les souks de leurs refrains, contant leur quotidien, dont même un chien ne voudrait pas, juste sauvé par le gong du tempo. La nuit, à la fraîche, les chants deviennent encore plus gris, lors de gasra (veillées entre hommes, animées par des femmes-maîtresses), où la danse fi nissait par l'emporter sur l'apitoiement sur son sort. Leur musique était estampillée gharbi (l'ouest en arabe) et repose sur une dizaine de modes, baptisés le plus souvent du nom de la région d'origine et se jouait sur cinq rythmes différents : le tenqar (lent, sorte de blues calqué sur le pas de chameau), le hamza (un peu plus vif), le alaoui (très rapide et générateur d'une danse aux confi gurations fascinantes), le guebli (montagnard, léger) et le taoussi (imitant la démarche du paon). C'est à ce trab (terre, terroir...), comme l'on nomme le raï des racines, et à sa verve poétique sauvegardée par la tradition orale, que Cheikha Rabia, est restée fi dèle. Elle l'illustre, à l'enseigne de cet album, par une voix pathétique et des complaintes narrant, sur fond de gasba (fl ûte de roseau) et de guellal (percussion longiline),des histoires d'amours contrariées, des rêves d'évasion ailleurs pour échapper à la solitude et à la détresse morale et sexuelle, ou le destin, parfois tragique, de femmes trahies par leurs sentiments. A côté de ces histoires d'amour qui fi nissent mal en général, on sent parfois poindre une lueur d'espoir ou une profonde nostalgie. Née il y a un peu plus de cinquante ans à Relizane, une ville des plaines oranaises, Rabia n'a pas eu une vie facile. Après la Première Guerre Mondiale, son père, qui a combattu pour la France, revient avec deux pieds en moins, puis il meurt, bien des années plus tard, en 1954, en laissant neuf enfants. Une tante férue de raï les prend en charge. En 1962, Rabia, âgée de 16 ans, entre dans la vie professionnelle comme secrétaire auprès d'un médecin français mais, à l'heure de la sortie, elle se mêle aux spectateurs des fêtes de mariages et de circoncisions animées par les meddahates (ensembles exclusivement féminins). En 1965, elle se produit elle-même dans un café algérois, puis dans quelques boîtes où elle se fait un petit nom. En 1977, elle débarque à Paris où elle ouvre un bar qu'elle tiendra jusqu'en 1988. Au cours de la même période, elle enregistre plusieurs cassettes, avec la complicité des musiciens Baghdad Saïdi et Abdallah Relizani, sans pour autant arriver à se faire entendre. Il est vrai que le raï électrique des Cheb, mais aussi la présence de Cheikha REMITTI tenaient le haut de l'affi che. Cheikha Rabia, qui a introduit des choeurs féminins dans ses chansons, va enfi n trouver quelques oreilles attentives au Bédjaïa Club, le dernier lieu mythique parisien où l'on peut encore écouter du trab. Aujourd'hui REMITTI n'est plus (elle nous a quittés en mai 2006) et Cheikha Rabia perpétue seule un genre « habité », en voie de disparition dans sa terre d'origine. En son coeur et ses chansons brûle un feu qui ne s'éteindra jamais, celui de la passion pour un style à la fois hors mode et à la mode.

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